Chroniques littérairesContemporain

Le gars qui allait quelque part de Michel Bezbakh

Le gars qui allait quelque part de Michel Bezbakh

Il est toujours plaisant de découvrir des nouvelles plumes dans le paysage littéraire. C’est chose faite avec ce court roman à suspense sur l’histoire d’un gars. Retour sur ce roman étonnant. Simple à lire et qui ouvre une véritable réflexion sur le sens de nos actes.
Sur la route
C’est l’histoire d’un gars, au volant de sa voiture. Il est déterminé à se rendre quelque part. Au volant de sa 207. On ne sait rien de lui. Juste qu’il prend la route. Le GPS affiche une heure quarante- huit minutes de trajet. Plus les pauses. L’air énervé, il ressasse, il se retrouve seul avec ses pensées. Et débute le récit. Qui est cet homme ? Où va- t- il ? Que s’est- il passé ?
Un réel suspense
Le narrateur nous plonge dans ses pensées le temps d’un trajet en voiture. Il ressasse sa vie et les réponses viennent au fil des pages. On sent qu’il a commis l’irréparable. Ce gars, on l’a tous déjà rencontré. Et on ne veut pas être son ami. Bien au contraire. Esprit étroit, langage grossier, il s’exprime de manière féroce et colérique. Une chose est sûre, il a foiré complet ! Comment en est- il arrivé là ? C’est ce qu’on se demande en permanence. Où va- t- il ? Et si ce trajet matérialisait le chemin de la remise en question ?
Âme sensible, s’abstenir ?
Michel Bezbakh publie ce premier roman. Et il frappe fort avec ce texte parfois insoutenable ! Les pensées de ce gars, on les subit. Pendant la lecture mais surtout dans le monde réel. Au travail, au hasard, au sein de notre famille. On connait tous ce gars. Il pourrait être n’importe qui. On l’a déjà vu, déjà entendu. On comprend qu’il est issu d’un milieu modeste, qu’il a joué, puis qu’il a perdu.

C’est une lecture qui peut choquer, interpeller. La plume brute et sans concession de l’auteur révèle une réalité. Il ne cherche pas à la masquer, bien au contraire. Michel Bezbakh parle des gens, de la vie réelle, de leur psychologie, des choix qu’ils font, de ce qu’ils pensent, de leurs peurs. De la façon dont ils s’enferment dans leur quotidien et dans leurs pensées. Il contraste le narrateur avec son meilleur ami, Nabil. Plus éduqué et surtout cultivé, lui a su se poser les bonnes questions.

Et au fil des pages, à travers les pensées étroites du narrateur, l’auteur parvient à nous interroger sur le sens de notre vie, de nos choix. Et comment notre environnement influence notre existence.

Elle était enceinte de quatre ou cinq mois, un bon gros ventre déjà, et elle avait demandé au fait, pourquoi on fait un enfant ?”

Cette lecture m’a plu par son suspense et son rythme. Je n’ai cependant pas été complètement séduite par le style de l’auteur, original soit- il. Une lecture surprenante qui conduit à s’interroger sur soi et sur nos choix. Une sorte de quête de l’existence contemporaine. Avec un message fort sur la prise de conscience et l’acceptation des l’autre.

Il vous tente ? Je n’en dis pas plus pour préserver le suspense…. Rendez- vous à la rentrée littéraire !
Extrait
"Je pensais : j'ai jamais trop su nommer ce que je ressens, comment on peut savoir que telle sensation correspond à tel mot et pas à tel autre, comment savoir si c'est de l'amour ou autre chose, on a jamais fait un dessin de l'amour ou même une description convenable, ça s'apprend pas et je vois pas non plus à quoi ça se reconnait"
Michel Bezbakh - Auteur du roman
Michel Bezbakh

Date de parution : 22/08/2024

Éditeur : Buchet Chastel

Collection : Littérature Française

Nombre de pages : 144

Couverture livre broché Buchet Chastel- Le gars qui allait quelque part

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