Le trône de fer de George R. R. Martin

2024-10-18 Rachel

Le trône de fer de George R. R. Martin

25 ans après sa sortie, j’ai enfin lu le trône de fer. Qui n’est autre que le premier tome de la saga de 15 tomes A song of Ice and Fire. Et oui, Game of thrones est à l’origine le titre du tome 1 uniquement. Et à sa lecture, cela semble évident. Il reflète l’essence des intrigues politiques et des luttes de pouvoir qui le caractérisent. Le « jeu des trônes » évoque les manipulations, les trahisons et les ambitions des grandes familles pour accéder au trône de fer. Ce titre met l’accent sur la rivalité politique au cœur de l’intrigue. Qu’en dire après avoir vu la série ?

Jeu des trônes et grandes familles

Après un prélude sur le mystère des marcheurs blancs, le volet s’ouvre sur Bran Stark. Puis l’auteur structure le récit selon les personnages phares de chaque famille : Eddard, Catelyn, Sansa, Arya et Bran Stark. Puis Jon Snow, Tyrion Lannister et Daenarys Targaryen. On découvre ce monde richement détaillé avec les familles nobles au centre de cette saga. Martin développe la véritable profondeur psychologique des personnages. On découvre une galerie d’individus complexes, loin des stéréotypes manichéens qui rythment l’histoire. Et certains sortent du lot comme Tyrion Lannister ou encore Eddard Stark.

Les personnages sont davantage développés par rapport à la série. Et surtout, on observe quelques nuances. Sansa paraît plus naïve et la mauvaise entente avec Arya est plus forte. Jon Snow est décrit comme un gamin, moins sage et plus révolté. Tyrion porte un discours et une réflexion enrichis. Quant à Bran et Arya, ils sont également bien plus développés. Ce qui nous permet de saisir pleinement leur tempérament unique chez les Stark.

» Valhar Morgulis »

J’ai aimé dans cette lecture la narration éclatée avec plusieurs points de vue. Martin structure ses écrits selon les personnages. Certains reviennent plus que d’autres comme Eddard et Catelyn pour ce premier tome. Cette narration est un choix judicieux. Elle offre une vision large et nuancée des intrigues. Elle est aussi source de tension et on ressent qu’aucun personnage n’est à l’abris. “Valar Morghulis” ou « Tout Homme doit Mourir » est pleinement illustré de manière subtile. Tel un fil conducteur…

Point de héros dans ce premier volet. C’est la réalité du pouvoir, la politique et la guerre qui sont au centre de l’œuvre. Dans un cadre médiéval époustouflant et riche qui souligne les bassesses humaines.

Et si on a vu la série ?

Même après avoir revu la série, je ne me suis pas lassée de cette lecture. Bien au contraire. L’impression de découvrir autrement cette saga incontournable et d’enrichir ma soif de connaissances sur l’univers de Martin. Cette lecture m’a captivé, c’est une autre vision et interprétation que l’on se fait de cette histoire. Plus complexe et plus nuancée que son adaptation télévisée, avec un rythme plus lent, une immersion plus profonde dans les pensées des personnages, et une attention minutieuse aux détails du monde de Westeros. L’intrigue est moins directe, c’est une expérience différente mais tout aussi fascinante. La lecture de l’oeuvre originale apporte des éléments supplémentaires à la compréhension des personnages, des lieux.

La traduction reste le point faible de cette lecture. Frustrant par moment. Mais la lecture reste haletante et immersive.

Verdict : même si vous avez vu la série ou jamais vu, je conseille la découverte de cette œuvre unique qui a su faire vibrer des millions de personnes à travers le monde.

Extrait

"Robb se montra abasourdi : "Que nous mijotez vous Lannister ? En quoi Bran vous concerne t'il ? Pourquoi diable voudriez vous l'aider ?
- Parce que votre frère Jon m'en a prié. Et parce que j'ai, grommela Tyrion, la main sur le coeur, un faible pour les infirmes et les batards et les choses brisées."