Chroniques littérairesClassique

Du côté de chez Swann de Marcel Proust

Du côté de chez Swann de Marcel Proust

Premier tome d’A la recherche du temps perdu, Proust ouvre la porte à son oeuvre romanesque monumental. Et si Proust nous plonger dans les méandres de notre mémoire, à la recherche de notre propre temps perdu ? Retour sur ce premier tome qui interroge le rapport à l’art, à l’amour et aux émotions.
Explorer la temps et la mémoire
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». C’est sur cette phrase que débute le monumental cycle romanesque A la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann est le premier parmi les sept tomes de cette œuvre. Oui, il nous donne envie de prolonger la lecture de cette œuvre connue de tous. Référence littéraire incontournable, Proust marque l’histoire avec sa madeleine ou encore avec ses titres dont on ne cesse de reprendre les expressions.

Divisé en trois parties, le roman s’ouvre dans l’univers bourgeois de Combray. Le narrateur, assimilé à l’auteur, découvre ici le charme de la madeleine trempée dans le thé préparé par sa tante. C’est ainsi que les souvenirs se déclenchent et nous plongeons dans la mémoire du narrateur. S’entremêlent les évènements du passé avec les pensées présentes. C’est l’histoire d’un homme qui veut devenir écrivain. Il raconte son enfance à Combray et déploie la vie passée au village, le théâtre de son enfance. Et nous arrivons sur Un amour de Swann, la deuxième partie du roman. Nous ne suivons plus la vie du narrateur mais celle de Charles Swann qui découvre les passions et la jalousie. Cette partie se déroule avant la naissance du narrateur et est centré sur l’amour de Swann pour Odette de Crécy.
Une lecture hypnotique, une seconde vie
Proust nous immerge profondément dans la psyché des personnages. Sa prose longue et complexe explore de manière minutieuse les pensées, les émotions et les désirs des protagonistes. La narration finit par être hypnotique, nous sommes immergés dans un autre univers, une seconde vie

Proust dresse un tableau de la haute société avec ses conventions et ses contradictions. Des salons mondains aux conversations intellectuelles, le texte est riche de références littéraires et artistiques, de réflexions.

Lecture longue et complexe, je l’ai pourtant aimée. Il faut s’armer de temps, de patience et de volonté pour arriver à être charmer par ce récit. La richesse du texte, des personnages, les réflexions, les références et ces descriptions minutieuses et profondes m’ont aidée et fascinée. J’ai été à la fois bercée et envoûtée par cette lecture grâce au pouvoir des mots que Proust manie tel un génie.

Marquante, elle passionne aussi par l’histoire et donne envie de poursuivre dans cet univers littéraire (après une pause quand même !) pour se poser A l’ombre des jeunes filles en fleur.

Et vous ? Prêt à tenter ou retenter l’expérience ?
Extrait
 » Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine me m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté … Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, aprés la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frèles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »

Date de parution : 02/1992 – Première parution : 14/11/1913

Éditeur : Gallimard

Collection : Blanche

Nombre de pages : 408

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mon compte Instagram
Suivre par mail
RSS