Fief de David Lopez
Fief de David Lopez
Ou la voix de Jonas. Un premier roman exceptionnel de David Lopez. Je recommande cette lecture poignante. L’auteur parle de la société de façon poétique avec un rythme parfaitement mené. Touchante, l’histoire de Jonas et ses confrères n’est pas que fiction.
Pour résumer
Entre la banlieue et la campagne, entre le bitume et la verdure, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils jouent au carte, fument, jardinent, traînent du côté de la zone commerciale, la cité scolaire et derrière les collines.
Sucré, Poto, Habib, Ixe, Romain, Lahuiss ont construit leur fief avec les moyens du bord, avec leurs codes et leur langage. Ils se connaissent depuis la maternelle, se serrent les coudes et rêvent d’un avenir qui n’existe pas.
Les parents, quand ils ne sont pas partis, ne travaillent plus et finissent de rembourser leur maison devant la télévision. En fumant un joint laissé par leur fils.
Et lorsqu’ils veulent élargir leur horizon, quitter cet entre deux mondes l’instant d’une soirée, en attendant de boxer le lendemain avec M. Pierrot, les bars sont trop chics. Les gens ne sont pas comme eux et laissent traîner un œil, une oreille, de méfiance et de curiosité. Dans ce monde sans horizon où les perspectives d’avenir restent inexistantes, Jonas et ses amis passent leur soirée à interpréter le Candide de Voltaire, rapper, fumer, discuter, boire, faire des dictées.
Sucré, Poto, Habib, Ixe, Romain, Lahuiss ont construit leur fief avec les moyens du bord, avec leurs codes et leur langage. Ils se connaissent depuis la maternelle, se serrent les coudes et rêvent d’un avenir qui n’existe pas.
Les parents, quand ils ne sont pas partis, ne travaillent plus et finissent de rembourser leur maison devant la télévision. En fumant un joint laissé par leur fils.
Et lorsqu’ils veulent élargir leur horizon, quitter cet entre deux mondes l’instant d’une soirée, en attendant de boxer le lendemain avec M. Pierrot, les bars sont trop chics. Les gens ne sont pas comme eux et laissent traîner un œil, une oreille, de méfiance et de curiosité. Dans ce monde sans horizon où les perspectives d’avenir restent inexistantes, Jonas et ses amis passent leur soirée à interpréter le Candide de Voltaire, rapper, fumer, discuter, boire, faire des dictées.
Ce que j’en pense
David Lopez fait entendre une nouvelle voix dans le paysage littéraire français à travers sa plume poétique. Il laisse se dégager une gravité. Il déracine une beauté du tragique ordinaire par le pouvoir des mots.
L’auteur saisit la pulsation de la langue des personnages et la force des mots qu’ils s’envoient. Puissants, les mots nous transportent, nous immergent dans ce fief où l’espace et le temps ont perdu toutes notions.
Les mots sont parfois comme des coups de poing que Jonas envoie sur le round, des uppercuts ! Percutants et poussant l’adversaire à se protéger, ils font mal mais ne tuent pas.
Lorsque Jonas, Ixe, Habib, ou encore Poto se balancent des vérités en pleine face, chacun se braque, esquive, s’énerve face à ce poing, cette réalité qui se projette devant eux. L’avenir, il vaut mieux l’esquiver, ne pas trop penser à ce futur imperceptible. Ou seulement le rêver. Coincés dans cet entre deux mondes, pas assez vert, pas assez goudronné, pas assez isolé, pas assez peuplé, pas assez loin, pas assez près, Jonas et ses amis n’ont que leurs soirées pour exister. Ils vivent à la fois reclus et exclus dans ce lieu sans nom.
Fief, c’est le nom que donne David Lopez à ce lieu où ces jeunes fument et jouent aux cartes, vivent et survivent, tentent d’oublier qu’on les a abandonnés sur ce terrain vague. Abandonné aussi, ce terrain continue de vivre par les habitants jeunes et moins jeunes, aisés et moins aisés. Un terrain coupé en deux avec les plus aisés en haut et Jonas et ses amis en bas. Comme effacés, cachés par cette colline où seuls ses habitants dominent.
David Lopez offre avec Fief un roman percutant et poétique où chaque mot a son importance. On s’accroche au personnage de Jonas dans ce lieu sans nom et on s’attache aux autres. Rythmé et riche, ce roman est un coup de force, donne la parole, fait résonner et entendre la voix de ceux que l’on oublie, loin des grandes et moyennes villes. Vivant dans cette France que l’on appelle périphérique.
L’auteur saisit la pulsation de la langue des personnages et la force des mots qu’ils s’envoient. Puissants, les mots nous transportent, nous immergent dans ce fief où l’espace et le temps ont perdu toutes notions.
Les mots sont parfois comme des coups de poing que Jonas envoie sur le round, des uppercuts ! Percutants et poussant l’adversaire à se protéger, ils font mal mais ne tuent pas.
Lorsque Jonas, Ixe, Habib, ou encore Poto se balancent des vérités en pleine face, chacun se braque, esquive, s’énerve face à ce poing, cette réalité qui se projette devant eux. L’avenir, il vaut mieux l’esquiver, ne pas trop penser à ce futur imperceptible. Ou seulement le rêver. Coincés dans cet entre deux mondes, pas assez vert, pas assez goudronné, pas assez isolé, pas assez peuplé, pas assez loin, pas assez près, Jonas et ses amis n’ont que leurs soirées pour exister. Ils vivent à la fois reclus et exclus dans ce lieu sans nom.
Fief, c’est le nom que donne David Lopez à ce lieu où ces jeunes fument et jouent aux cartes, vivent et survivent, tentent d’oublier qu’on les a abandonnés sur ce terrain vague. Abandonné aussi, ce terrain continue de vivre par les habitants jeunes et moins jeunes, aisés et moins aisés. Un terrain coupé en deux avec les plus aisés en haut et Jonas et ses amis en bas. Comme effacés, cachés par cette colline où seuls ses habitants dominent.
David Lopez offre avec Fief un roman percutant et poétique où chaque mot a son importance. On s’accroche au personnage de Jonas dans ce lieu sans nom et on s’attache aux autres. Rythmé et riche, ce roman est un coup de force, donne la parole, fait résonner et entendre la voix de ceux que l’on oublie, loin des grandes et moyennes villes. Vivant dans cette France que l’on appelle périphérique.
Extrait
» Lahuiss cendre en disant qu’il faut tout nous expliquer, et il commence à dire que Candide au départ c’est un mec qui vit avec un paquet de certitudes alors qu’il connait que dalle à la vie. Voyager, être confronté à de nouvelles personnes, voir comment ça se passe ailleurs, tout ça lui permet d’élargir ses représentations. »
Date de parution : 17/08/2018
Éditeur : Seuil
Collection : Cadre rouge
Nombre de pages : 256