Chroniques littérairesContemporain

Les chutes de Joyce Carol Oates

Les chutes de Joyce Carol Oates

Promenade tumultueuse dans le paysage de Niagara Falls. Les chutes est un excellent roman de Joyce Carol Oates. Peut-être l’un des meilleurs ! C’est l’histoire d’une héroïne dans un décor brumeux. Retour sur la vie d’Ariah Litrell.
Il était une fois, une malédiction…
Ariah Littrell vient de se marier. En voyage de noces à Niagara Falls, elle se réveille seule dans sa chambre d’hôtel. Son mari, Gilbert Erskine, s’est jeté dans les Horseshow Falls. Un fantôme erre, celui d’Ariah Littrel. A peine mariée et déjà veuve. Déboussolée, elle cherche son destin brisé. Surnommée « la Veuve blanche », elle attire l’attention de Dirk Burnaby, avocat brillant lors de cet épisode brumeux. Une passion improbable débute. Mais la malédiction continue de rôder.
L’histoire d’une héroïne
C’est le premier roman que je lis de Joyce Carol Oates et ce fut une sacrée belle surprise ! L’auteure nous immerge dans un décor tantôt lumineux tantôt brumeux avec des personnages à la psychologie profonde.

Même si le décor et le sujet sont complètement différents, les relations entre les membres de la famille d’Ariah m’ont rappelé la série Six Feet Under. Sûrement l’écriture des personnages et leur psychologie. Des personnages forts auxquels on s’attache durant plus de 500 pages.

Quant au style de l’auteure, il est saisissant et m’a happé dès les premières lignes :

 » A ce moment-là, anonyme, l’individu qui devait se jeter dans les Horseshoe Falls apparut au gardien du pont suspendu de Goat Island vers 6h15 du matin. »

Avec cette narration qui passe du « je » au « nous« . Joyce Carol Oates nous entraîne aisément dans l’esprit des personnages. Si bien écris ! Sans jamais nous perdre.

L’auteure nous parle aussi de l’Amérique avec ses décors de rêves et leurs côtés obscurs. D’une époque avec les ravages de l’ère industrielle. Derrière ses paysages époustouflants et touristiques se cachent des histoires sombres où certains chutent pour ne jamais se relever. Du témoignage du gardien aux voix de Juliet…

Elle dresse aussi le portrait d’une famille au passé trouble. Où chacun a une place et un rôle, où chacun a ses souvenirs et tente de se construire toujours autour d’Ariah. Une femme forte, solide, veuve, épouse et mère. Une héroïne aux multiples facettes où on suit ses tourments.

J’ai adoré ce roman. Il nous saisit par son histoire et l’attachement fort aux personnages. Rythmé selon les évènements, il débute tel un conte. Commence l’histoire d’une héroïne : celle d’Ariah Littrell.

Je conseille cette lecture sans la moindre hésitation. Il procure un engouement et une addiction similaire aux meilleures séries américaines. En espérant retrouver ceci dans ses autres romans qu’il me tarde de découvrir.
Extrait
 » Ce n’est sûrement pas à Chandler que je demanderais des conseils sur l’amour, le mariage, le sexe. Il était presque sûr que Chandler n’avait jamais fait l’amour avec une femme. le pauvre type était davantage le fils de sa mère que lui, Royall, ne l’avait jamais été.  » 

Date de parution : 08/2005

Éditeur : Philippe Rey

Collection : Roman Etranger

Nombre de pages : 508

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