Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre
Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre
Dans une France coupée en deux, Lydie Salvayre relate le parcours d’Anas, professeur de lettres, atteint d’un cancer. Étranger à lui-même à cause de sa maladie. Étranger aux yeux des habitants du lieu où il s’installe pour trouver calme et repos. Sa présence suscite propos haineux et violence inouïe. Violent, puissant et salutaire.
L’histoire d’Anas
Anas, professeur de français, homme lettré d’origine espagnole, est atteint d’un cancer. Il pense trouver repos dans un village français pour vivre les dernières années de sa vie. Au Café des Sports où le patron est comme maître du village, Dédé, Marcelin, Étienne et les autres s’interrogent sur cet intrus. Avec sa peau basanée, il trouble l’ordre du village et de ses habitants.
Puis, il ne travaille pas et vient de la ville. Qui est cet homme ? Quelles sont ses intentions ? Au Café des Sports, pas question de lui accorder une chance, on n’en veut pas !
Puis, il ne travaille pas et vient de la ville. Qui est cet homme ? Quelles sont ses intentions ? Au Café des Sports, pas question de lui accorder une chance, on n’en veut pas !
Haine et violence
Ce village dans lequel Anas tente de se reposer n’est autre que la France. Une France coupée en deux, divisée plus que jamais, où deux mondes inconciliables cohabitent.
Lydie Salvayre met en œuvre un dispositif simple et efficace pour écrire ce roman. Elle alterne subtilement les monologues intérieurs d’Anas, « l’étranger », écrits en italique et les propos injurieux et haineux des clients du bar. De cette initiative, elle confronte la langue littéraire et somptueuse d’Anas, sa réflexion de penseur aux propos des hommes du bar, vulgaires, haineux et intolérants.
Être étranger, c’est ce qu’Anas ressent. Étranger à lui-même face à la maladie, étranger aux autres face aux habitants de ce village. Ils se méfient dangereusement de lui.
Avec ce roman pamphlétaire, l’auteure parle d’une société obtuse. Anas, c’est le pouvoir du langage dans un monde en perdition, le rêveur solitaire, la réflexion, inconciliable avec cette société où la bêtise et la loi du groupe dominent.
Plus nous avançons dans le roman, plus la menace pèse sur Anas. De la méfiance aux propos injurieux, de l’irritation qu’il provoque aux attaques contre lui, la haine se transforme en une violence inouïe et inacceptable. Une violence injustifiée du peuple, des habitants de ce paisible village. Lydie Salvayre soulève ici des enjeux politiques et met en exergue la violence des partis populistes d’extrême droite.
L’histoire d’Anas est en lien avec celle de l’auteure. Atteinte d’un cancer et issue d’une famille espagnole exilée en France depuis la fin de la guerre civile espagnole. Nous retrouvons dans le personnage d’Anas des éléments autobiographiques de l’auteure.
Avec Tout homme est une nuit, Lydie Salvayre offre un roman puissant et salutaire grâce au pouvoir de la langue et de la littérature qu’elle manie à la perfection. Elle triomphe sur cette société obtuse et haineuse grâce aux éléments de réflexion qu’elle puise dans son existence et sa plume redoutable.
Un roman violent, puissant et salutaire. Indispensable aujourd’hui dans une société où les valeurs humaines se perdent et laissent le champ libre à une haine violente s’exprimant sous toutes ses formes à l’égard de l’autre.
Lydie Salvayre met en œuvre un dispositif simple et efficace pour écrire ce roman. Elle alterne subtilement les monologues intérieurs d’Anas, « l’étranger », écrits en italique et les propos injurieux et haineux des clients du bar. De cette initiative, elle confronte la langue littéraire et somptueuse d’Anas, sa réflexion de penseur aux propos des hommes du bar, vulgaires, haineux et intolérants.
Être étranger, c’est ce qu’Anas ressent. Étranger à lui-même face à la maladie, étranger aux autres face aux habitants de ce village. Ils se méfient dangereusement de lui.
Avec ce roman pamphlétaire, l’auteure parle d’une société obtuse. Anas, c’est le pouvoir du langage dans un monde en perdition, le rêveur solitaire, la réflexion, inconciliable avec cette société où la bêtise et la loi du groupe dominent.
Plus nous avançons dans le roman, plus la menace pèse sur Anas. De la méfiance aux propos injurieux, de l’irritation qu’il provoque aux attaques contre lui, la haine se transforme en une violence inouïe et inacceptable. Une violence injustifiée du peuple, des habitants de ce paisible village. Lydie Salvayre soulève ici des enjeux politiques et met en exergue la violence des partis populistes d’extrême droite.
L’histoire d’Anas est en lien avec celle de l’auteure. Atteinte d’un cancer et issue d’une famille espagnole exilée en France depuis la fin de la guerre civile espagnole. Nous retrouvons dans le personnage d’Anas des éléments autobiographiques de l’auteure.
Avec Tout homme est une nuit, Lydie Salvayre offre un roman puissant et salutaire grâce au pouvoir de la langue et de la littérature qu’elle manie à la perfection. Elle triomphe sur cette société obtuse et haineuse grâce aux éléments de réflexion qu’elle puise dans son existence et sa plume redoutable.
Un roman violent, puissant et salutaire. Indispensable aujourd’hui dans une société où les valeurs humaines se perdent et laissent le champ libre à une haine violente s’exprimant sous toutes ses formes à l’égard de l’autre.
Extrait
» Je savais donc que le nouvel arrivé que j’étais serait inévitablement soumis à une hostilité plus ou moins belliqueuse. Mais j’étais convaincu qu’à force d’efforts, à force de patience et de persévérance, je finirais un jour par la vaincre. Or, il advenait le contraire. Alors que je m’évertuais à n’exister qu’à peine, j’avais la pénible impression que, pour les gens d’ici, je n’existais que trop «
Date de parution : 05/10/2017
Éditeur : Seuil
Collection : Cadre rouge
Nombre de pages : 256